
ODE I, 13 : À Lydie. — Horace décrit ce qu'il éprouve de tourments aux éloges qu'elle fait de la beauté de Télèphe. Il essaye de la détourner de cet amant, qui, dans les emportements de sa passion, la blesse et la meurtrit. Il vante la douceur d'un amour sans querelles.
À LYDIE.
Ô Lydie, quand je t'entends louer et le cou de rose de Télèphe et les bras d'ivoire de Télèphe, j'ai peine à contenir la bile qui bouillonne dans mon cœur enflammé. Ma raison m'abandonne, mon front change de couleur, et de furtives larmes, coulant sur mes joues, trahissent le feu lent et caché qui me consume. Soit qu'en vos luttes amoureuses échauffées des vins d'une orgie, Télèphe ait de ses caresses meurtri tes blanches épaules; soit que ton jeune amant ait, dans son délire, violemment imprimé sur ta lèvre sa dent passionnée, je me sens brûlé de mille feux. Oh ! si tu m'écoutais, Lydie, tu ne croirais pas à la constance de celui qui cueille en barbare sur ta bouche des baisers que Vénus a parfumés de son nectar le plus doux. Heureux, trois et quatre fois heureux ceux que retient unis un indissoluble nœud, dont l'amour n'est jamais troublé par de funestes querelles, et que la mort seule vient trop tôt séparer !
v.12: Memorem ... notam. Expression belle et hardie. « Une marque qui se souvient », pour une marque dont on se souvient
et qui dure longtemps.
v.16: quinta parte sui nectaris. Horace dit « la cinquième partie du nectar », comme nous disons la "quintessence" d'une
chose, pour ce qu'il y a de plus pur.
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